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HISTOIRE DU ROVA D'ANTANANARIVO

Plans de l'enceinte
Manjakamiadana
Tranovola
Mahitielafanjaka
Besakana
Les tombeaux royaux
Manampisoa
Masoandro
Le Temple du Palais
Patrimoine Mobilier
La terrasse Est

Manjakamiadana,palais en bois construit par Jean Laborde (croquis exécuté par Samuel Pasfield Olivier lors du couronnement de Radama II (1867) (Arch.Anta)Riche de quatre siècles d'histoire, le Rova d'Antananarivo doit son origine à la conquête d'Antananarivo par Andrianjaka dont le règne s'étendit de 1610 à 1630. Il occupe le sommet de la colline la plus élevée l'Iarivo (1472 mètres) et domine la ville basse d'une hauteur de 200 à 250 mètres. Antananarivo se développa tout d'abord autour de son ROVA. "La cité entassait ses maisons de bois et de joncs (zozoro) aux toits pointus couverts de chaume le long d'étroits sentiers. Les murs des maisons se composaient d'épaisses planches verticales dressées côte à côte, jointoyées avec des écorces ou des fibres. Trois perches ou poteaux soutenaient le faîte du toit, très élevé. Les extrémités des chevrons dépassaient largement en se croisant la ligne de faîtage, ces tandron-trano ou cornes de maison conféraient aux cases une silhouette très caractéristique. Les personnages importants pouvaient orner d'un oiseau de bois sculpté les cornes de leur maison" (Ph.Oberlé, 1987).

Le ROVA abritait des cases royales de même conception que les maisons du peuple mais plus spacieuses et plus hautes telles que Besakana (1796) ancien emplacement de l'habitation d'Andrianjaka, et Mahitsielafanjaka (1796), habitation d'Andrianampoinimerina (1735-1810).

Rois et reines qui se succédèrent au ROVA d'Antananarivo, marquèrent leurs règnes par des transformations de bâtiments anciens, des constructions nouvelles édifiées à l'emplacement d'anciens bâtiments disparus. L'espace bâti se développe alors au nord et à l'est du plateau.

En 1810, Radama I (1792-1828) instigateur de grandes réformes, dont l'ouverture de Madagascar aux étrangers (traité de commerce avec les Anglais), succède à son père Andrianampoinimerina et confie, en 1820, la construction de son palais au maître charpentier français Louis Gros. La première Tranovola (Palais d'Argent) est édifiée sur plusieurs étages avec un toit à forte pente.

Son épouse, Ranavalona 1ère (1788-1861), qui lui succède en 1828, hérite d'une nation renommée sur le plan international. En 1857, cette reine, qui va contribuer à l'agrandissement du ROVA, promulgue un décret d'exil de tous les européens.

En 1839, Jean Laborde, ingénieur français, construit le Manjakamiadana, palais de bois traditionnel s'imposant par sa taille et sa somptuosité. En 1845, la Reine fit détruire le palais Tranovola de Lois Gros et le remplaça par un bâtiment de plus grande dimension construit par Jean Laborde.

Radama II qui succéda à Ranavalona 1ère, régna trop peu de temps (1861-1863) pour laisser son empreinte dans le bâti du ROVA. Les trois reines suivantes : Rasoherina jusqu'en 1868, Ranavalona II jusqu'en 1883 et Ranavalona  III jusqu'en 1897, enrichirent le Rova. Durant leur règne, les gourvernements successifs seront dirigés par le même premier ministre, Rainilaiarivony.

Manjakamiadana 1903, le palais Tranavola est en cours de restauration, la balustrade de l'enceinte royale est terminée (ph.FTM)

Sous Rasoherina (1863-1868) sont édifiés : en 1865 le palais Manampisoa par William Pool et la porte d'accès Nord du Rova par James Cameron.

En 1868, la conversion au christianisme de la reine Ranavalona II (1829-1883) et l'abolition de l'ancienne loi interdisant l'emploi de la pierre et des briques à l'intérieur des limites de la ville, allait entraîner de profonds changements dans les constructions. La pierre utilisée jusqu'alors pour les tombeaux remplaça le bois traditionnel dans le bâti. Ranavalona II, fit construire en 1869 par l'écossais James Cameron le revêtement en pierre du palais Manjakamiadana et le Temple du Palais.

Vue aérienne du Rova d'Antananarivo - (Antananarivo et l'Imerina - Ph.Oberlé)

 

La dernière reine ne devait jamais voir achevé le palais Masoandro dessiné pour elle en 1890 par l'architecte Rigaud et dont il ne reste aujourd'hui que les fondations au sud-est du Rova. Ranavalona III (1861-1917), dernière reine de Madagascar quitta son palais dans la nuit du 27 au 28 février 1897 pour l'exil, d'abord à la Réunion, puis à Alger où elle mourut en 1971. Le 28 février au matin, le peuple malgache apprenait par le Général Gallieni, l'abolition de la royauté et "que la République française serait l'unique souveraine de Madagascar". Un arrêt mettait fin à la royauté en Imérina.

 

 

DATE NOM DE L'EDIFICE CONSTRUCTEUR ROI/REINE
1796 Mauitsielafanjaka
(case royale)
  Andrianampoinimerina
(1735-1810
1796 Besakana
(case royale)
  Andrianampoinimerina
-1735-1810)
Durant cette période 1796/1800, plusieurs cases en bois s'édifient dans le Rova lui donnant l'aspect d'un village
1820 Tranovola (Palais d'Argent) Louis Gros Radama Ière (1810-1828)
1828 Tombeau de Radama I Louis Gros Ranavalona Ière
1828 Kelisoa ? Ranavalona Ière
1829 Tsarahafatra ? Ranavalona Ière
1839 Manjakamiadana
(règne de la tranquilité)
(Palais de la Reine)
Jean Laborde Ranavalona Ière
1845 Tranovola Jean Laborde Ranavalona Ière
1861 Mahatsara ? Rasoherina (1863-1868)
1865 Porte d'entrée nord James Cameron Rasoherina
1865 Manampisoa William Pool
et
James Cameron
Rasoherina
1868
1870
Revêtement en pierre
du Palais de la Reine
James Cameron Ranavalona II (1868-1883)
1869 Temple protestant du Palais
(inauguré le 08.1880).
William Pool Ranavalona II
1890 Masoandro (le soleil)
(jamais achevé)
Rigaud Ranavalona III (1883-1917)
1897 Transport dans les tombeaux du ROVA, des restes mortels des Souverains et Princes inhumés à Ambohimanga, ainsi que Radama I inhumé à Ilafy.
1897 Déplacement des Fitomiandalana, tombeaux alignés des premiers rois de Tananarive derrière les tombeaux des rois et des reines
1897 Ouverture au public du musée historique
1995 Incendie du ROVA d'Antananarivo (6 novembre)

Etat actuel du site

Le Rova d'Antananarivo repose sur les formations géologiques du socle cristallin d'âge précambrien. Il occupe le sommet d'un massif granitique à pans abrupts sur les côtés est et ouest, recouvert d'une couche meuble, produits dérivés de la roche mère (arène migmatique et latéritique) d'une épaisseur de 20 à 25 mètres suivants les endroits. Le granite sous-jacent peut apparaître à 28 mètres de profondeur. Des observations faites par des géotechniques en 1989 révélaient des désordres structurels se manifestant sous forme de tassements différentiels (partie ouest du site) et de glissements de terrain (partie est du site). Une observation globale faisait ressortir qu'il s'agissait plutôt d'un glissement de terrain affectant en profondeur l'ensemble de la colline et déstabilisant les assises des bâtiments se trouvant sur un rayon moyen de 600 m autour du musée de la Reine. Le système d'assainissement de l'enceinte royale avait également été considéré comme insatisfaisant malgré les efforts de canalisations entrepris.

Les constructions nouvelles du XIXe siècle ont imposé la création de terre-pleins artificiels de part et d'autre de l'arête rocheuse. L'irrégularité du sous-sol, les fondations qui reposent en partie sur des remblais composés de matériaux hétéroclites, le mauvais assainissement du site ont été autant de causes de désordre structuraux. Ll'instabilité du sol de fondation sous les deux constructions en maçonnerie de pierre (Temple du Palais et Majakamiadana), sous celle du Manampisoa et de Tranovola (qui présentaient antérieurement des zones d'affaissement) est un facteur primordial dans le programme de réhabilitation de ce site.

Etat actuel des édifices
Les constructions de maçonnerie présentent des problèmes structuraux : fissures, désorganisation de l'appareillage, apparent avant l'incendie mais aggravé par le feu, et nouvelles fissures, pierres fortement dégradées (exfoliations, friabilité, cassures). Ces blocs pour la plupart ont maintenant une résistance mécanique très affaiblie.
Des constructions en bois, il n'en subsiste que les fondations.